[Le Ballet du Bolchoï à la Halle Tony-Garnier]

[Le Ballet du Bolchoï à la Halle Tony-Garnier]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT0638 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
descriptionAdresse de prise de vue : Halle Tony-Garnier, 20, place des docteurs Charles et Christophe Mérieux, Lyon 7e.
historiquePour six représentations, le Bolchoï débarque à Lyon. Avec sa légende et après avoir traversé toutes les révolutions. Le rendez-vous manqué de 1990 ne sera plus qu'un mauvais souvenir pour les Lyonnais, qui ont rendez-vous dès le 12 mars 1991 sous la halle Tony Garnier.
historiqueEn 1776, naissait le Bolchoï (adjectif qui signifie "grand" en russe), dirigé à l'époque par Adam Gluszkowki. Depuis, le ballet et son orchestre de trois cents musiciens a traversé les révolutions et reste l'une des principales références en matière de danse classique au monde, en compétition avec le Kirov de Leningrad. Après avoir manqué le rendez-vous de [1990], le ballet s'installe sous halle Tony-Garnier avec un programme qui rend hommage au maître français de l'académisme, Marius Petipa. Pour illustrer son titre de "dépositaire du répertoire classique", le ballet du Bolchoï placé sous la direction artistique du chorégraphe Youri Grigorovitch joue la carte de l'exhibition en interprétant trois actes de pièces différentes. A ce choix morcelé de "démonstration" de force et de grâce, on aurait préféré l'intégrale d'une pièce du répertoire. Les ballerines racées et les danseurs légendairement puissants de l'Ecole russe déploieront donc charme et technique au cours d'un programme "spécial Petipa" de trois fois quarante minutes, avec l'acte quatre de "La Bayadère", l'acte trois de "Raymonda" et l'historique dernier acte de "La belle au bois dormant". Dans la ligne de la tradition. Source : "La légende débarque" / [Pascaline Dussurget] in Lyon Figaro, 12 mars 1991, p.43.
historiquePointes, étoiles : la légende Bolchoi telle qu'en elle-même pour six représentations à Lyon. Le classicisme absolu pour les tenants de l'académisme artistique, de Petipa à Tchaikovski. Depuis 1964, Youri Grigorovitch règne sur le ballet du Bolchoï, avec une poigne et des options artistiques diversement appréciées qui lui valent le double surnom de Youri-le-Terrible ou de Youri-le-Magnifique. Un personnage carré, qui cumule les fonctions de président du groupe de la danse à l'Institut international du théâtre et de la commission des examens à l'Ecole de danse de Moscou, de professeur du cours des maîtres de ballet au Conservatoire de Leningrad, de rédacteur en chef de l'encyclopédie du ballet et bien sûr de chorégraphe principal du Bolchoï. Un chorégraphe connu à l'Ouest à travers "Fleur de pierre", "Spartacus", "Ivan le Terrible" mais aussi "Casse Noisette" et "Le lac des cygnes". En partisan farouche d'une "danse d'action" Youri Grigorovitch, qui vit avec la super étoile du Bolchoï, Natalia Bessmertnova, affiche une conception artistique très claire : "J'ai besoin d'être inspiré par un scénario solide, c'est-à-dire bien charpenté, qui permette une vision symphonique du ballet, avec ses grands solos et ses développements de foules (...) Je suis pour les ballets bâtis sur un élément concret, mettant en scène des héros aux passions fortes et aux caractères complexes, pour un théâtre dansé, où les sentiments sont grands, les heurts violents, l'action énergique." Le maître, formé à l'école chorégraphique de Leningrad considérée comme "plus académique" alors que le style moscovite montrerait "davantage de tempérament : il y a un style de Moscou", a exercé au Kirov comme soliste, puis chorégraphe, avec sa première véritable pièce, "Fleur de pierre". Si le pouvoir absolu du maître de ballet maintient une ligne artistique et une discipline de fer pour la compagnie, les choses semblent changer peu à peu. Deux des principales étoiles du Bolchoï, Maria Plissetskaïa et Vladimir Vassiliev ont présenté des créations personnelles et ouvert la voie d'une collaboration avec d'autres chorégraphes, tels que Roland Petit ou Maurice Béjart. La cruelle machine à fabriquer des danseurs continue de fonctionner, avec six cents élèves testés lors d'un examen à l'âge de dix ans en fonction de leur force musculaire, de leur souplesse, et de leur sens rythmique, avec épreuve d'improvisation obligatoire. Soixante sont retenus pour un cycle de huit ans d'études techniques et théoriques (danse classique, danse de caractère, folklore, histoire du ballet, histoire de l'art, solfège, instrument de musique, drame et comédie). Ces artistes accomplis passent un nouveau test de fin d'études, qui permet à trois ou quatre d'entre eux de quitter l'école chorégraphique pour intégrer le corps de ballet. "Les autres sont engagés dans différents théâtres. Tous les danseurs trouvent un engagement au terme de leurs études". Parmi cette nouvelle génération de super danseurs, tous ne rêvent pas d'intégrer le Bolchoï et aspirent plutôt à de nouveaux contacts : à Perm, Vladivostok ou Tbilissi, de petits groupes s'organisent, en marge du "monopole officiel" et s'engagent même parfois dans une voie politique de contestation par l'art, notamment dans les pays baltes. Source : "Bolchoï, le parti de la danse" / Pascaline Dussurget in Lyon Figaro, 12 mars 1991, p.43.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP03549.
note bibliographique"Maître : Marius Petipa" / P.D. [Pascaline Dussurget] in Lyon Figaro, 12 mars 1991, p.43. - "Le Bolchoï en veilleuse" / P.D. [Pascaline Dussurget] in Lyon Figaro, 16 mars 1991.

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